PROJET DE CRÉATION PARTAGÉE avec les Têtes de l’art

Intervenants: Dorothée Sebbagh, Valérie Trébor, Fabien Aïssa Busetta

Présentation

Après de nombreuses expériences d’ateliers de pratiques cinématographiques (écriture, tournage, montage) en milieu scolaire, universitaire ou psychiatrique, j’ai envie de faire un pas de côté et de sortir du cadre de l’institution. La proposition de travailler avec les têtes de l’art et des jeunes gens du quartier de la Belle de mai ne peut que m’emballer.

Depuis plusieurs décennies sévit dans le monde un phénomène touristique dit « de niche » (sans doute en opposition au tourisme de masse), appelé le « Slum tourism ». Il s’agit de proposer à des touristes la possibilité de visiter un pays en pénétrant ces bidonvilles, ces zones de pauvreté pérennisées, sous la forme de « safari humain » ou de visites guidées à travers ces endroits glamourisés parfois par les regards occidentaux… Littéralement traduit « Slum tourism » veut dire : « Tourisme des taudis ».

Le projet de l’atelier est né d’une fiction inventée à partir des évènements récents – ou plus anciens – qui ont secoués la ville de Marseille autour des questions de logements indignes, de la gentrification – avérée ou rêvée par certains – du centre-ville populaire et du quartier de la Belle de Mai.

Cette fiction, c’est l’idée que des jeunes gens seraient amenés – pour aider au financement de rénovation de leurs écoles – à réaliser un film de promotion pour du « Tourisme des taudis » à travers leur quartier de la Belle de Mai.

Est associé à cette fiction – ou science-fiction d’anticipation – une recherche historique autour de la forte implication du bataillon de la Belle de Mai lors de la Commune de Marseille de 1871. Ce travail de recherches a été dors et déjà mené par Valérie Trébor et Aïssa Busseta lors d’ateliers de pratiques artistiques.

Le travail de notre atelier consistera plus précisément à interroger les représentations majoritaires des lieux qui nous entourent (à travers les médias, l’univers publicitaire ou les supports touristiques justement) à en décortiquer les techniques, les méthodes, jusqu’à pouvoir s’en emparer pour réussir à en faire une critique à partir de l’ironie, de la parodie, du pastiche…

Il s’agira donc in fine de concevoir et réaliser ce film de promotion de « Slum tourism » à travers le quartier de la Belle de Mai et faire craqueler ce vernis au fur et à mesure jusqu’à la révolte de ces jeunes qui ne peuvent pas accepter de faire ce qu’ils sont en train de faire. Le film se retournera t’il contre lui même ?

Tous ces motifs et même ce récit – pas encore fixé, s’écriront avec les participants à l’atelier.

Nous commencerons par le visionnage d’extraits de plusieurs films sur le sujet ainsi que des vidéos sur ce phénomène du « Slum Tourism ». Il s’agira de regarder précisément et de décrypter puis de construire à partir des analyses que nous mèneront collectivement.

Nous poursuivrons par des repérages à travers le quartier de la Belle de Mai afin de déterminer nos lieux de tournage suite à nos décryptages et à notre trame de construction.

Ensuite nous tournerons les images et les sons ensemble dans le quartier.

Les participants pourront assister ou passer à plusieurs moments du montage.

Enfin nous projetterons le film collectivement afin de voir le résultat fini.

Support Vidéo:

Extraits de « Petit à petit » de Jean Rouch, des « Naufragés de l’ile de la tortue » de Jacques Rozier, de « L’amour existe » de Maurice Pialat

Vidéo de Vox dont nous nous sommes inspirés pour réaliser le film promotionnel de Slum Tourism.

 


Visionnage de Petit à petit de Jean Rouch dans le cadre des ateliers vidéos.
Travail à la table avec les jeunes durant la première journée de stage.

 

Akbarou reçoit des conseils de Pauline (de BoulègueTV) sur le cadre.

 

Valérie explique à ML et Akbarou ce qu’ils vont devoir filmer.

 

Shooting des interviews des « touristes » sur le toit de la Friche.

 


Film sur le Slum tourism, diffusé durant le spectacle.

 


 

Les deux Making-Of réalisé par Ethan, Sacha, Yoel et Arthur.